L’IA, nouvelle passoire des données d’entreprise

L’intelligence artificielle ne se contente pas d’apprendre : elle absorbe, parfois un peu trop. Selon Solutions-Numériques, les entreprises exposent malgré elles leurs informations sensibles lorsqu’elles utilisent des outils d’IA générative. En cause : des employés enthousiastes qui copient-collent des extraits de documents internes dans des chatbots externes pour gagner du temps. Résultat : des fragments de code, des contrats ou des données clients peuvent se retrouver dans des systèmes tiers… et potentiellement réutilisés pour entraîner d’autres modèles.

Le phénomène n’est pas isolé. Des rapports de Harmonic Security et Cyberhaven confirment que plus de 40 % des fichiers partagés vers des IA contiennent des données confidentielles. Et selon Okoone, les applications SaaS couplées à l’IA ont généré plus de 870 millions d’incidents de fuite de données en 2024.

Les DSI doivent donc naviguer dans un paysage explosif : entre productivité et confidentialité, l’équilibre devient un numéro d’équilibriste.

Conseils cyber pour éviter la fuite :

  • Établissez une charte IA : précisez noir sur blanc ce qu’il est permis (ou non) de soumettre à un outil externe.
  • Choisissez des IA souveraines ou locales : préférez les modèles hébergés en interne ou sur des clouds de confiance.
  • Formez vos équipes : un bon prompt, c’est aussi un prompt responsable.
  • Mettez en place des outils de DLP (Data Loss Prevention) : ils détectent les envois de données sensibles vers des services externes.
  • Et surtout : ne copiez jamais dans un chatbot une donnée que vous n’enverriez pas à un concurrent.

LinkedIn active l’usage par défaut de vos données pour l’IA générative

À partir du 3 novembre 2025, LinkedIn va activer par défaut une option permettant d’utiliser les données de ses membres pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle générative.

Pour l’Europe, LinkedIn s’appuie sur la base légale de leur « intérêt légitime » :

« À partir du 3 novembre 2025, nous pourrons utiliser certaines données des membres en vertu de nos “intérêts légitimes” afin d’améliorer nos services, y compris l’entraînement de modèles de création de contenu basés sur l’IA. Vous pouvez à tout moment vous opposer à ce traitement dans vos paramètres. » (Avis de confidentialité régional)

Concrètement, une option « Utiliser mes données pour entraîner des modèles d’IA de création de contenu » est ajoutée dans les paramètres de confidentialité, et elle est actuellement activée par défaut. Les membres doivent la désactiver manuellement s’ils ne souhaitent pas voir leurs données exploitées.

Comment faire ?

  1. Cliquez sur votre Profil → Préférences et confidentialité → Confidentialité des données → Données pour l’amélioration de l’IA générative et désactiver l’option.
  2. Exporter / supprimer les données sensibles de votre profil (posts privés, brouillons, messages) si vous ne voulez pas qu’elles restent accessibles au cas où …
  3. Si vous voulez une garantie stricte : supprimer le compte, puis vérifier les demandes de suppression de données (RGPD) — mais attention, la suppression complète peut prendre du temps et dépend des pratiques de la plateforme.

Arnaque de la rentrée : attention aux faux sites

À l’approche de la rentrée scolaire, certains sites frauduleux surfent sur l’impatience des parents en prétendant révéler en avance la classe de leur enfant. Derrière ces pages, souvent bien imitées, se cachent des tentatives d’hameçonnage destinées à récolter données personnelles et bancaires.

Les autorités appellent à la vigilance : les informations officielles sur les affectations scolaires ne sont transmises que par les établissements ou via les portails académiques.

En résumé : ne cliquez pas sur ces liens douteux, et privilégiez toujours les canaux institutionnels pour ce type d’information.

Des milliers de retraités victimes d’une arnaque IA très crédible

Ces dernières semaines, une nouvelle vague d’escroquerie cible les retraités via des sites et articles falsifiés générés par intelligence artificielle. Ils promettent une “revalorisation exceptionnelle” ou un “bonus rétroactif de pension”, mais seulement si l’action est accomplie avant une date limite imminente. Cette urgence trompeuse pousse à cliquer, communiquer coordonnées bancaires ou personnelles… avant même de réaliser que c’est une supercherie.

Derrière ces faux contenus convaincants, la supercherie va souvent plus loin : contact après coup pour proposer des placements douteux ou soutirer des données sensibles. Parallèlement, d’autres arnaques moins high-tech déguisées en “conseillers d’assurance retraite” incitent à rappeler des numéros surtaxés ou à fournir des informations privées.Non seulement aucune revalorisation miraculeuse n’existe, mais l’Assurance retraite ne sollicite jamais ce type de démarche hors de votre espace personnel sécurisé.

Conseils pour éviter l’arnaque

  1. Connectez-vous uniquement via votre espace personnel officiel sur lassuranceretraite.fr – jamais en cliquant depuis un lien dans un e‑mail ou un article.
  2. Ne cédez pas à l’urgence : méfiez-vous des messages indiquant que “c’est maintenant ou jamais”. Prenez le temps de vérifier.
  3. Jamais d’informations personnelles ou bancaires par e‑mail ou téléphone, surtout via un numéro surtaxé : l’Assurance retraite ne les demandera jamais.
  4. Vérifiez l’URL du site (https, domaine officiel), et méfiez-vous des contenus trop bien rédigés ou trop beaux pour être vrais.
  5. En cas de doute, contactez directement l’Assurance retraite via le 39 60 (numéro officiel) ou votre caisse régionale.

Source : Ouest-france

Vous avez dit arnaque à la poubelle à puce ?

Rouen, France – Une escroquerie en plein essor inquiète les collectivités : de faux agents municipaux se présentent chez les habitants pour « installer une puce RFID » sur les bacs à ordures. Ce prétexte, inspiré des nouvelles pratiques de gestion des déchets, sert en réalité à obtenir des données personnelles ou à soutirer de l’argent.

Contrairement à ce que prétendent les arnaqueurs, aucune loi n’impose d’installation à domicile et aucune collectivité ne mandate de visites impromptues. Les habitants sont appelés à ne pas ouvrir leur porte sans vérification, à demander une carte professionnelle et à refuser toute remise de documents.

Les signalements se multiplient en SartheLoir-et-Cher et dans le Pays bigouden sud, où certains fraudeurs exigent sur-le-champ un paiement via terminal bancaire portable.

Risques pour les victimes

Tomber dans le piège, c’est exposer ses informations personnelles à des criminels capables de les utiliser pour :

  • usurper une identité, ouvrant la porte à des crédits frauduleux ou à des inscriptions à votre nom ;
  • commettre des arnaques bancaires ;
  • revendre vos données sur des réseaux criminels ;
  • infiltrer d’autres services ou abonnements à partir des informations recueillies.

Source : https://rmc.bfmtv.com/

Quand ChatGPT pro devient trop intime

Une avocate française raconte à Capital un moment de gêne inattendu : en utilisant ChatGPT dans le cadre professionnel, elle découvre que des données personnelles saisies dans une précédente session — liées à sa vie privée — réapparaissent dans un contexte juridique. Problème ? Elle utilisait un compte pro, partagé avec d’autres collaborateurs.

Cet incident rappelle une chose simple mais cruciale : les outils d’IA générative conservent parfois un historique, surtout lorsqu’ils sont utilisés dans des environnements partagés ou mal configurés. OpenAI précise que les données ne sont pas utilisées pour l’entraînement des modèles dans les offres payantes (sauf choix contraire), mais cela ne garantit pas une confidentialité absolue au sein d’une même organisation.

Moralité : même si l’IA semble être un bon confident, ne lui confiez rien que vous ne seriez pas prêt à voir ressurgir en réunion.

Source : Capital

Bouygues Telecom victime d’une cyberattaque : 6,4 millions de comptes exposés

Le 6 août 2025, Bouygues Telecom a révélé une cyberattaque majeure ayant compromis les données de 6,4 millions de clients. Sont concernés : noms, adresses, données contractuelles et IBAN. Les mots de passe et données bancaires seraient intacts.

L’opérateur a immédiatement colmaté la faille, notifié les utilisateurs, déposé plainte et alerté la CNIL. Un numéro vert a été mis en place : 0801 239 901.

🛡️ Conseil aux clients : soyez vigilants face aux mails ou appels suspects. Le risque principal est le phishing ciblé ou les prélèvements frauduleux.

Arrêtez de prendre votre boîte mail pour un disque dur !

RsynC project

Dans une récente enquête saisissante, le chercheur en cybersécurité Jeremiah Fowler a mis au jour une base de données en ligne non sécurisée contenant plus de 184 millions d’identifiants uniques. Des informations sensibles — noms d’utilisateur, mots de passe, adresses e-mail, données bancaires, dossiers médicaux et même des accès à des portails gouvernementaux — étaient ainsi exposées en clair.

La fuite serait issue d’un logiciel malveillant de type « infostealer », conçu pour aspirer les données personnelles à partir de comptes compromis. Les données ainsi récupérées peuvent ensuite alimenter des campagnes de piratage ciblé, du rançongiciel, de l’espionnage industriel, ou encore des attaques contre des institutions publiques.

Mais ce que révèle surtout cette affaire, c’est un comportement courant, mais à haut risque : traiter sa boîte mail comme un espace de stockage personnel.

« De nombreuses personnes conservent dans leur messagerie des années de documents sensibles : contrats, mots de passe, fiches de paie, dossiers médicaux, etc. Cela représente une mine d’or pour les cybercriminels »

Pourquoi votre messagerie est une cible privilégiée

La messagerie est souvent la porte d’entrée vers tous vos services numériques. Accéder à un compte e-mail, c’est potentiellement accéder à vos comptes bancaires, réseaux sociaux, services de santé, et bien plus. L’historique de vos messages permet également de mener des attaques d’hameçonnage d’une précision redoutable, en exploitant les contacts, les conversations passées, et même votre style d’écriture.

Dans cette base de données massive, on trouvait des identifiants de grandes plateformes comme Google, Apple, Facebook, mais aussi des comptes professionnels et gouvernementaux. Les risques ? Usurpation d’identité, fraudes financières, espionnage, fuites industrielles.

Une responsabilité partagée

Si la négligence de certains hébergeurs est indéniable, les utilisateurs ont aussi leur part de responsabilité. Il est impératif de désapprendre les mauvais réflexes comme :

  • Stocker des pièces sensibles dans sa boîte mail sans les chiffrer
  • Réutiliser les mêmes mots de passe sur plusieurs comptes
  • Ignorer les alertes de connexion suspecte ou les violations de données

L’association RsynC vous accompagne au quotidien dans votre montée en maturité numérique.

Souveraineté numérique : un impératif pour l’Europe ?

Et si, demain, un décret présidentiel américain coupait brutalement l’accès aux services numériques des GAFAM en Europe ? Ce scénario de politique-fiction imaginé par Henri d’Agrain met en lumière une réalité bien concrète : notre dépendance critique aux technologies américaines.

Avec le retour de Donald Trump, les tensions commerciales et géopolitiques pourraient rebattre les cartes de la souveraineté numérique. Pour les entreprises européennes, la question n’est plus théorique : comment garantir notre autonomie face à des acteurs étrangers qui contrôlent l’essentiel de nos infrastructures et services numériques ?

Des signes qui ne trompent pas :

  • De plus en plus d’entreprises, tous secteurs confondus, prennent conscience des risques liés à leur dépendance technologique
  • L’élection américaine agit comme un véritable déclencheur, remettant la souveraineté numérique au cœur des priorités stratégiques
  • Face aux incertitudes, la réglementation et les choix industriels doivent évoluer pour mieux protéger nos infrastructures et nos données.

Il est temps de repenser notre stratégie numérique !

L’Europe mais aussi la France doivent accélérer leurs investissements dans des alternatives souveraines et activer les bons leviers pour réduire leur dépendance.

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Les assistants IA sous surveillance : collecte massive de données et enjeux géopolitiques

IA RsynC

Une étude de Surfshark met en lumière les pratiques intrusives des principaux assistants IA disponibles sur l’App Store, comme Google Gemini, ChatGPT, Copilot et DeepSeek. En moyenne, ces applications collectent 11 types de données, allant des informations de contact à l’historique de navigation. Google Gemini se distingue avec 22 catégories, incluant localisation précise, données personnelles et suivi publicitaire.

DeepSeek, chatbot chinois, est particulièrement sous le feu des critiques : après une fuite massive de données, il a été retiré des stores en Corée du Sud et fait l’objet d’une enquête en Italie. L’entreprise est accusée de stocker des informations sensibles sur des serveurs en Chine, alimentant les craintes de surveillance.

Cependant, certains experts dénoncent un « deux poids, deux mesures » : les géants américains exploitent aussi massivement les données personnelles, sous couvert du Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA), permettant la collecte sans mandat hors des États-Unis. Derrière les préoccupations de cybersécurité, ces interdictions pourraient avant tout refléter des tensions géopolitiques.

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